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Rapport spécial sur l’Iran 2021

La situation des bahá’ís en Iran

Une propagande étatique haineuse contre les bahá’ís iraniens

La propagande haineuse parrainée par l’État iranien contre la foi bahá’íe augmente à travers toutes les formes de médias, dont le Web, les médias sociaux, la radio, les journaux et la télévision.

L’histoire nous a montré que dans un climat de désinformation, de haine et de propagande, les persécutions peuvent s’aggraver et devenir des crimes parmi les plus graves.

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Depuis le début de la révolution islamique en 1979, le gouvernement iranien mène une campagne de propagande acharnée contre les bahá’ís, sur le Web et dans les médias, ainsi qu’au moyen de séminaires éducatifs, d’expositions et de communications informelles. Cette campagne s’est intensifiée ces dernières années.

Chaque mois, des centaines d’articles et de vidéos anti-bahá’ís sont publiés en Iran. Depuis 2017, plus de 33 000 éléments de contenu anti-bahá’í ont été publiés ou diffusés. Ces dernières années, la foi bahá’íe a été attaquée systématiquement à partir de centaines de sites Web et de dizaines de comptes de médias sociaux. Au cours des quatre premiers mois de 2021, une augmentation de 44 % est observée par rapport à l'année précédente.

Voici des images couramment utilisées qui présentent la foi bahá’íe comme étant « satanique » ou « déviante », ou les membres de sa communauté comme des agents ou des espions d’Israël et des pays occidentaux.

Une prolifération de propagande haineuse

Cette recrudescence de la propagande haineuse s’inscrit dans le cadre d’un effort continu mené par le gouvernement depuis quatre décennies, visant à susciter des sentiments de suspicion, de méfiance et de haine envers la population bahá’íe d’Iran. Une étude portant sur des milliers de documents de propagande anti-bahá’íe a révélé que presque tous les articles étudiés déforment les croyances bahá’íes de façon à offenser au maximum la population majoritairement musulmane d’Iran. Le rapport montre également comment cette campagne de propagande haineuse a mené à des actes de violence contre les bahá’ís, tous perpétrés en toute impunité.

En effet, la propagation et la diffusion de ces fausses informations et de cette propagande haineuse ont pour but de diaboliser et de vilipender les bahá’ís, et de provoquer la haine publique, la violence — et même le meurtre — par leurs voisins et concitoyens. C’est dans ces circonstances que l’oppression sévit actuellement, avec une intensité accrue.

L’histoire montre que la haine peut être attisée envers une population entière par la répétition systématique et incessante de mensonges et de mythes. Lorsque des citoyens ainsi excités prennent des mesures violentes contre leurs voisins — qui, on le leur a répété, sont des traîtres, des personnes corrompues ou des impurs — les autorités concernées peuvent se décharger de toute responsabilité en rejetant la faute sur la population.

Une campagne de diabolisation

La foi bahá’íe est connue dans le monde entier comme une religion mondiale indépendante. Ses enseignements prônent des idéaux progressistes comme l’égalité des femmes et des hommes. Elle insiste sur l’obéissance au gouvernement, la non-participation à la politique partisane et les efforts assidus pour promouvoir l’amélioration de la société. En outre, son code moral demande à ses adeptes de respecter les normes les plus élevées en matière de chasteté, d’honnêteté et de fiabilité.

Pourtant, selon le tableau brossé par les médias iraniens, les bahá’ís sont des « satanistes » « égarés » ou « déviants » dont la principale préoccupation est de renverser le gouvernement par des méthodes comme la « corruption » des jeunes ou la diffusion de « propagande contre le régime. »

Un examen détaillé de la propagande anti-bahá’íe par la Communauté internationale bahá’íe a permis d’identifier des messages récurrents destinés à instiller la croyance ou le sentiment que les bahá’ís sont des étrangers dans leur propre pays, qui méritent d’être l’objet de discrimination et peut-être même de violence.

En 2016, le bureau des Nations unies de la Communauté internationale bahá’íe a publié « La question bahá’íe revisitée : persécution et résilience en Iran. Un rapport de la Communauté internationale bahá’íe  », qui résume les principales caractéristiques de la persécution bahá’íe. Un élément central de cette persécution est une campagne de propagande haineuse parrainée par l’État. View PDF

La prolifération de la haine en ligne

Il existe des milliers d’exemples de documents anti-bahá’ís en circulation, souvent diffusés sur des sites Web et des plateformes de médias sociaux parrainés par le gouvernement ou pro-gouvernementaux. Une recherche rapide de ces documents indique que plus de 100 sites Web distincts hébergent du contenu anti-bahá’í. Ces sites Web incluent ceux du ministère de la Culture et de l’Orientation, le site d’information semi-officiel Kayhan et les sites Web personnels de religieux comme l’ayatollah Safi Golpaygani et l’ayatollah Subairi Zanjani, ainsi que d’autres sites d’information et de propagande.

Il existe également de vastes collections en ligne contenant des centaines de livres anti-bahá’ís qui prétendent être le fruit de recherches objectives sur la foi bahá’íe, mais qui ont pour but de déformer l’histoire et les croyances bahá’íes.

De nombreuses vidéos et programmes documentaires sont remplis d’accusations sans fondement contre les bahá’ís et de fausses informations sur les croyances bahá’íes et la communauté bahá’íe, qui sont produites dans le but de tromper le public sur les bahá’ís.

Des dizaines de chaînes YouTube, Instagram et Telegram hébergent du contenu anti-bahá’í destiné à perpétuer la désinformation et la haine.

Réponse de l’Iran

Dans leur discours public, les responsables iraniens ont affirmé soutenir les idéaux de tolérance et de liberté religieuses qui sont aujourd’hui profondément ancrés dans le tissu du droit international et des normes relatives aux droits de l’homme. Les responsables iraniens ont également soutenu avec véhémence les efforts internationaux visant à combattre diverses formes d’incitation à la haine ou à la violence pour des motifs religieux.

La réalité cependant contredit directement ces efforts.

Le gouvernement iranien a activement soutenu la diffusion de la propagande haineuse. Les bahá’ís d’Iran n’ont pas le droit de répondre à ces accusations sans fondement, que ce soit dans les médias ou ailleurs.

Malgré les dénégations systématiques des responsables iraniens, la persécution systématique des citoyens bahá’ís par le gouvernement depuis 40 ans est bien documentée. Les faits prouvent que l’Iran viole le droit international en ce qui concerne les garanties de liberté religieuse, ainsi que les violations des procédures judiciaires équitables et d’autres droits de l’homme fondamentaux qui ont touché non seulement les bahá’ís iraniens, mais aussi de nombreux autres citoyens iraniens.